• 3 - Explications

    • Je vais t'apprendre l'histoire du monde !

    « Quoi ? »

    Caméo s'assoit sur le sol mort. Un vent à l'odeur de souffre secoue son pelage de cendre. L'herbe, jaune et sèche, devient rare, même ici.

    • Tu es prêt ?

    636 se couche près d'elle et fait oui de la tête. Sa compagne prend une inspiration et commence son récit.

    • Les scientifiques humains qui étudient la planète savent depuis très longtemps que tout va mal et que la situation empire, mais les humains des villes et ceux qui dirigent les grandes industries polluantes ne les croyaient pas, alors il ont continué, et ce que tout le monde appelle "l'effondrement" c'est brutalement produit. Il y a une dizaine d'années, tout a basculé :

     

    Ma grand mère m'a raconté que quand elle était petite, il y avait du sable sur les plages. Le ciel était bleu, les nuages étaient blancs. L'herbe était verte et le vent était frais. La vie était agréable sur Terre. Mais les Humains ont toujours fait la guerre, il ont toujours détruit la vie. C'est dans leur nature, et ça le restera. Cette fois ils ne se battaient pas entre eux, mais contre la planète. À cause de leurs véhicules polluants, de leur surexploitation de la Terre et bien d'autre mauvaises choses encore, la Terre en a eu assez. Alors elle s'est défendue. Elle a envoyée des maladies tuer les plantes que les Humains mangent. Mais ils ont répliqués en versant plein de produits toxiques sur elle. Puis la Terre a supprimée le pétrole, ce liquide noir et collant que les Humains adorent. Mais ils ont fait encore plus de trous pour aller en chercher plus profondément. Tant et si bien qu'il ont considérablement fait réchauffer l'air et l'eau. Les énormes blocs de glace sur et sous la Terre se sont mit à fondre, et les températures ont encore augmentées. Les vents se sont déchaînés là où ils n'auraient jamais du exister, le niveau de l'eau est monté, et les plages de sable ont été remplacée par les murs de béton. Mais cela n'a rien changé. Tout a empiré lorsque les Humains ont tous migré vers le centre des terres. Ils ont construits des villes gigantesques qui peuvent accueillir des milliards de personnes. Mais la pollution entraine la pollution. Bientôt, l'air, l'eau, l'herbe... Tout est devenu nocif pour les animaux. Beaucoup trop sont morts, et l'équilibre instable de la Terre s'est effondré. Les Humains se sont réveillé trop tard. Pourtant ils connaissent le changement climatique depuis des centaines et des centaines d'années, mais ils ont attendu que la Terre meure pour songer à faire attention à elle. Malgré ça, pour que les Hommes survivent, ils ont eus besoin des Weavings. C'est comme ça qu'une dizaine de personnes a commencé à créer ces animaux de tissus, animé par on ne sait quel mécanisme. Ces personnes sont appelées des Créateurs. Il n'en reste plus que trois dans le monde, dont celle qui habite dans cette ville. Et tu es une de ses inventions. Tu t'appelles comment déjà ?

    « 636. »

    • Alors il y en a eu 635 avant toi, et il y en a sûrement d'autre après. Un Créateur passe sa vie à coudre, à fabriquer, et assembler les pièces. Ce qui est certain, c'est qu'un jour, il n'y aura plus que les Weavings sur Terre... À condition que la Terre soit toujours là.

     

    « Et bien ! Quel âge as-tu pour connaître autant de choses ? »

    • Moi ? J'ai eu un an le mois dernier.

    « Un an ! »

    • Ouais ! Et toi t'as quel âge ?

    « Je ne sais pas. Je ne me souviens pas de mon enfance. Je ne sais même pas si j'en a eu une. Je ne sais rien en fait. Ni quels sont mes frères, ni à quoi je ressemble. »

    • Ah ! Ça, je peux l'arranger. Viens avec moi !

    « Encore ? »

    636 regarde les nuages de l'horizon prendre une teinte jaunâtre.

    « Je dois rentrer. »

    • Quoi, déjà ?

    « Oui, sinon ma Créatrice va me gronder. »

    • D'accord... Je te raccompagne ?

    « Si tu veux. »

     

    ***

     

    636 se hisse sur son étagère. Les nuages sont maintenant complètement jaunes. Il sent ses yeux se fermer doucement, avant de sombrer dans le noir de ses pensées vides.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :